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19 novembre 2010

Newsweek.com se relance avec un nouveau modèle économique

Racheté par Sidney Harman le 3 août dernier pour un dollar symbolique, Newsweek, magazine généraliste américain fondé en 1933, mise sur son site internet newsweek.com, qui compte environ 42 salariés, pour remonter la pente.


Sans grande surprise, c'est la publicité qui constitue le mode de rémunération principal de newsweek.com : elle représente 42% de son chiffre d'affaires. L'effondrement du marché publicitaire ayant entrainé une perte de profits considérable – 192 millions d'euros de bénéfices en 2007 contre 120 millions d'euros en 2009 –, newsweek.com fait un pari osé en optant pour un modèle visant un public précis et plutôt aisé : Fed Ex, Farfield Inn & Suites, Philips, Toyota, et Basf – The Chemical Industry. C'est désormais la fidélité qui prime chez Newsweek. Les lecteurs ciblés resteront plus longtemps sur le site et n'hésiteront pas à débourser quelques billets verts pour y accéder s'il devient payant un jour. Christopher Ruddy, PDG de Newsmax, l'un des magazines les plus lus par les conservateurs américains, affirme que newsweek.com a le potentiel pour jouer dans la cour des grands s'il se met à proposer « des produits complémentaires tels que des newsletters exclusives », comme le fait déjà News Corp, le groupe de médias détenu par Murdoch.

 

Nouvelles options dans l'ère du temps

Hormis l'abonnement au magazine papier proposé à un prix avantageux – 0,47 euro le numéro si l'on choisit un engagement de deux ans, tandis que l'on doit payer 4,30 euros au kiosque –, newsweek.com met à profit les derniers gadgets technologiques pour se rentabiliser au maximum, alors que les abonnements représentent déjà 41% des revenus du groupe. « L'édition digitale » sur Ipad est à 2 euros et à 1,14 euro, le lecteur peut accéder au site à partir d'un smart phone (Iphone, Blackberry ou Android). Adieu à la pile d'anciens numéros de Newsweek qui s'entassent dans le salon : l'information est rapide, de bonne qualité et s'emporte partout. Par ailleurs, newsweek.com n'échappe pas aux phénomènes des réseaux sociaux et de microblogging incarnés par Facebook et Twitter. Le site prône l'interactivité en incitant les internautes à commenter et à contribuer au partage de l'information, le plus facilement et le plus rapidement possible. 

 

Partenariats avec des sites concurrents

Contre toute attente, newsweek.com fait de la publicité pour d'autres sites d'information concurrents tels que msnbc.com, Slate, TheStreet, The Washington Post, Aol News et Nouvelobs.com et en tire une part de bénéfices dont le pourcentage par rapport au revenu global reste confidentiel. Cette stratégie semble incompréhensible pour un site qui a vu son nombre de visiteurs par mois chuter de près de 3 millions entre juin 2009 (6,5 millions) et avril 2010 (3,8 millions). En faisant apparaître des liens renvoyant à des articles publiés sur d'autres magazines en ligne, newsweek.com se retrouve au cœur du flux de l'information.

La perte de profits annoncée pour cette année est d'environ 14 millions d'euros. Cette estimation concerne avant tout la version papier puisque la majeure partie du revenu global provient du magazine et non du site internet (aucun pourcentage n'a été donné par Newsweek). Reste à savoir si ce nouveau modèle économique permettra au groupe de rembourser ses dettes dont le montant s'élève à des dizaines de millions d'euros.

Chisato Goya

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